Édition du lundi 19 novembre 2018
Gilets jaunes : une mobilisation particulièrement forte hors des grandes villes
Le mouvement de protestation des « gilets jaunes », samedi, a été de grande ampleur. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, presque 290 000 personnes y ont participé sur « 2 034 sites ». Un décès est à déplorer, ainsi que « 409 blessés dont 14 graves », selon Christophe Castaner. 282 personnes ont été interpellées. Hier et ce matin encore, des points de blocage subsistaient : selon « une source policière » citée par l’AFP, 46 000 personnes ont à nouveau manifesté dimanche.
Barrages filtrants sur les ronds-points, autoroutes ou rocades barrées, stations-services ou hypermarchés bloqués… le mouvement des gilets jaunes contre la hausse des prix des carburants – qui devient de plus en plus un mouvement plus général contre la diminution du pouvoir d’achat – a pris de nombreuses formes, samedi. Avec comme caractéristique principale son caractère décentralisé : pas d’imposantes manifestations dans les grandes villes, comme dans les mouvement sociaux traditionnels, mais des centaines de points de fixation, avec des groupes de quelques dizaines à quelques centaines de personnes qui occupent un point quelques heures, se déplacent, en occupent un autre… Le mouvement a été bien plus marqué en province qu’en Île-de-France et, proportionnellement, plus important dans les petites villes que dans les grandes. S’il y a eu certes 3 000 à 5 000 manifestants à Bordeaux encore hier dimanche, ou encore 6 000 à 7 000 à Dijon, certaines villes moyennes ou petites ont vu se rassembler des cortèges très importants. La journée de samedi a ainsi vu (selon les chiffres de la presse régionale) des rassemblements de plus de 2 000 personnes à Saint-Avold et Forbach (Moselle), 3 500 à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et 2 500 à Morlaix (Finistère), 3 000 à Châtellerault et 5 000 à Poitiers (Vienne), 4 000 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), 2 000 à 2 500 à Roanne (Loire)…
Ce matin, de façon plus sporadique, des barrages persistent en de nombreux points du pays. Dans certaines régions, comme dans le Nord et la Meuse, par exemple, des routiers se sont joints à la mobilisation. On signale ce matin des blocages à Verdun, Perpignan, Maubeuge, Bordeaux, La Hague, Lagnon, Nîmes, Tancarville…
Signalons enfin que la situation est nettement plus tendue, depuis hier, à La Réunion, où le mouvement a pris un caractère plus violent. Contrairement à ce qu’il s’est passé en métropole, une partie de la jeunesse de l’île s’est ralliée, à partir de dimanche soir, au mouvement, avec à la clé de multiples incendies et des affrontements sévères avec les forces de l’ordre.
Le gouvernement maintient le cap
Le Premier ministre, Édouard Philippe, est intervenu hier soir sur France 2. S’il a dit entendre « la colère, la souffrance, l’absence de perspectives », « le sentiment de déclassement et d’abandon » ressenti par une partie de la population, il a indiqué que le gouvernement ne reculerait pas sur les taxes touchant le carburant : « La trajectoire carbone que nous avons fixée, nous allons la tenir. Nous voulons simplement faire en sorte que la fiscalité pèse plus sur le carbone et la pollution que sur le travail. »
Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, s’est également exprimée hier, estimant que « le mouvement vient de loin » et qu’il faut « écouter la population ». Elle en a – une fois encore – appelé aux collectivités pour faire un geste à la place du gouvernement, déclarant que 18 % du produit de la taxe sur les carburants reviennent aux régions, qui sont « libres de redistribuer l’argent à leurs administrés » sous forme de chèques carburant. Pour ce qui est du gouvernement, il « poursuivra sa politique » mais cherchera à faire davantage de « pédagogie ».
François Baroin, président de l’AMF, a également eu l’occasion de s’exprimer hier dans la presse. Il a appelé, sur BFM, le gouvernement à prendre « une initiative sur la fiscalité » : face à « un message d’alerte extrêmement profond, un ras-le-bol général », le maire de Troyes a estimé que « le silence n'est pas la bonne réponse et les acteurs devraient se mettre autour de la table pour voir comment réduire ces pressions fiscales ». Quant à l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, il a appelé hier l’exécutif à « être plus que jamais à l’écoute de nos territoires ».
Barrages filtrants sur les ronds-points, autoroutes ou rocades barrées, stations-services ou hypermarchés bloqués… le mouvement des gilets jaunes contre la hausse des prix des carburants – qui devient de plus en plus un mouvement plus général contre la diminution du pouvoir d’achat – a pris de nombreuses formes, samedi. Avec comme caractéristique principale son caractère décentralisé : pas d’imposantes manifestations dans les grandes villes, comme dans les mouvement sociaux traditionnels, mais des centaines de points de fixation, avec des groupes de quelques dizaines à quelques centaines de personnes qui occupent un point quelques heures, se déplacent, en occupent un autre… Le mouvement a été bien plus marqué en province qu’en Île-de-France et, proportionnellement, plus important dans les petites villes que dans les grandes. S’il y a eu certes 3 000 à 5 000 manifestants à Bordeaux encore hier dimanche, ou encore 6 000 à 7 000 à Dijon, certaines villes moyennes ou petites ont vu se rassembler des cortèges très importants. La journée de samedi a ainsi vu (selon les chiffres de la presse régionale) des rassemblements de plus de 2 000 personnes à Saint-Avold et Forbach (Moselle), 3 500 à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et 2 500 à Morlaix (Finistère), 3 000 à Châtellerault et 5 000 à Poitiers (Vienne), 4 000 à Tarbes (Hautes-Pyrénées), 2 000 à 2 500 à Roanne (Loire)…
Ce matin, de façon plus sporadique, des barrages persistent en de nombreux points du pays. Dans certaines régions, comme dans le Nord et la Meuse, par exemple, des routiers se sont joints à la mobilisation. On signale ce matin des blocages à Verdun, Perpignan, Maubeuge, Bordeaux, La Hague, Lagnon, Nîmes, Tancarville…
Signalons enfin que la situation est nettement plus tendue, depuis hier, à La Réunion, où le mouvement a pris un caractère plus violent. Contrairement à ce qu’il s’est passé en métropole, une partie de la jeunesse de l’île s’est ralliée, à partir de dimanche soir, au mouvement, avec à la clé de multiples incendies et des affrontements sévères avec les forces de l’ordre.
Le gouvernement maintient le cap
Le Premier ministre, Édouard Philippe, est intervenu hier soir sur France 2. S’il a dit entendre « la colère, la souffrance, l’absence de perspectives », « le sentiment de déclassement et d’abandon » ressenti par une partie de la population, il a indiqué que le gouvernement ne reculerait pas sur les taxes touchant le carburant : « La trajectoire carbone que nous avons fixée, nous allons la tenir. Nous voulons simplement faire en sorte que la fiscalité pèse plus sur le carbone et la pollution que sur le travail. »
Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, s’est également exprimée hier, estimant que « le mouvement vient de loin » et qu’il faut « écouter la population ». Elle en a – une fois encore – appelé aux collectivités pour faire un geste à la place du gouvernement, déclarant que 18 % du produit de la taxe sur les carburants reviennent aux régions, qui sont « libres de redistribuer l’argent à leurs administrés » sous forme de chèques carburant. Pour ce qui est du gouvernement, il « poursuivra sa politique » mais cherchera à faire davantage de « pédagogie ».
François Baroin, président de l’AMF, a également eu l’occasion de s’exprimer hier dans la presse. Il a appelé, sur BFM, le gouvernement à prendre « une initiative sur la fiscalité » : face à « un message d’alerte extrêmement profond, un ras-le-bol général », le maire de Troyes a estimé que « le silence n'est pas la bonne réponse et les acteurs devraient se mettre autour de la table pour voir comment réduire ces pressions fiscales ». Quant à l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, il a appelé hier l’exécutif à « être plus que jamais à l’écoute de nos territoires ».
F.L.
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